- Le soldat Ryan a-t-il vraiment existé ? -
On a tous en tête la scène du débarquement du chef d'oeuvre de Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat
Ryan. Un bain de sang qui demeure réaliste. Et qui ouvre surtout sur un film émouvant et passionnant. La
recherche de ce fameux soldat Ryan. Le film ne fait pas mention d'une quelconque relativité à des faits réels. Le soldat Ryan a-t-il vraiment existé ? L'histoire est-elle purement fictive ?
Rappel de l'histoire et explications :
Le scénario : 6 juin 1944, D-Day pour les
Alliés. La plus grand armada maritime de l'Histoire s'apprête à tenter de percer le mur de l'Atlantique d'Hitler. C'est l'opération Neptune. Des milliers de soldats sont sur le point de s'engager
dans la bataille. Par vague, ils attendent leur tour d'être débarqués sur les plages normandes. Dans l'une de ces barques qui constituent la première vague, on retrouve le capitaine Miller (Tom
Hanks). On connaît la suite de l'histoire. Un véritable bain de sang, des morts partout. Le capitaine Miller a pour objectif d'ouvrir une brèche dans la défense allemande. Après un combat
acharné, non sans pertes, il atteint son objectif. La journée se termine par une vue aérienne d'Omaha Beach que l'on appelle déjà " Omaha la sanglante ". Le scénario prend une direction
différente. On apprend qu'une mère américaine de quatre soldats va recevoir trois télégrammes lui annonçant la mort de trois de ses fils. Le haut commandement de l'armée américaine décide alors
d'envoyer une équipe à la recherche du quatrième fils, supposé encore vivant. C'est donc sur le capitaine que l'on revient. C'est lui qui devra partir à la recherche de ce fils : James Francis
Ryan, parachutiste de la 101è Division Aéroportée. La mission du capitaine : le ramener vivant pour qu'il retourne auprès de sa mère aux Etats-Unis. L'équipe constituée, Miller s'en va pour sa
mission si étrange. Il perd des hommes durant le périple, mais arrive enfin à le retrouver. Cependant, ce soldat Ryan, après avoir appris la mort de ses trois autre frères, ne veut pas quitter
son poste; un pont qu'il doit à tout prix défendre avec quelques uns de ses compagnons d'arme. L'équipe du capitaine Miller se joint alors à celle de Ryan et prépare le combat contre les
Allemands qui viennent pour récupérer le pont. Le combat fait rage. Les Américains se font tuer les uns après les autres. Le dernier tué, avant l'arrivée heureuse des chasseurs bombardiers
américains, sera le Capitaine Miller. Avant de mourir, il glisse à Ryan ces quelques mots : " Mérite le, mérite ce qu'on a
tous fait pour toi. "
Le résumé est rapide
et oublie de nombreux détails, mais l'histoire principale est là.
L'Histoire : nous l'avons déjà noté,
le film ne fait aucune mention d'une relativité à des faits réellement survenus. Spielberg et les scénaristes auraient pourtant pu. Car même si le film scénarise de façon hollywoodienne, il
existe réellement une histoire semblable à celle des frères Ryan. En effet, c'est en lisant le livre de Stephen E. Ambrose, Frères d'armes (Band of Brothers, plus tard adapté à
l'écran pour une mini-série de 10 épisodes, et produite par Hanks et Spielberg), que je suis tombé par hasard sur une histoire troublante de ressemblance. Le 13 Juin 1944, Fritz (Francis) Niland
était allé en jeep jusqu'à l'endroit où se trouvait cantonnée la division de son frère, Bob. En arrivant sur place, Fritz apprend que son frère était mort le Jour-J. Après quoi Fritz Niland avait
gagné les positions tenues par la 4è division d'infanterie, pour voir un autre de ses frères, Preston, également chef de section. Lui aussi était mort le Jour-J, à Utah Beach. De retour à sa
compagnie, Fritz était tombé sur le père Francis Sampson qui le cherchait pour lui apprendre que son troisième frère, Edward, un pilote qui se trouvait sur le théâtre d'opérations
Chine-Birmanie-Inde, avait été tué la semaine du débarquement. La mère avait reçu les trois télégrammes du ministère de la Guerre le même jour.
Fritz était donc le seul survivant, et l'armée voulait qu'il soit rapatrié dans les plus brefs délais. Le père Sampson l'avait accompagné à
Utah Beach d'où un avion l'a conduit à Londres, première étape de son retour vers les Etats-Unis.
Ce n'est que plus
tard que l'on apprendra qu'un des frères, Edward, était en fait seulement prisonnier des Japonais. Il sera libéré à la fin de la guerre.
Il n'est certes pas question d'un capitaine héroïque qui se tua à la recherche de ce Fritz, mais il est évident que
cette histoire de famille a largement inspiré Steven Spielberg.
On ne peut que féliciter Mr Spielberg qui, en signant
un grand film, a remis sur le devant de la scène le sacrifice de ces milliers de soldats, prêts à donner jusqu'à leur vie pour assurer notre liberté. Les milliers de tombes dans les cimetières
américains en Normandie en témoignent.
Méritons ce qu'ils ont tous fais pour nous.